COP 29/L’Afrique exige des subventions pour le climat : « Non aux prêts financiers ! »

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Lors des récentes discussions sur le financement climatique durant la COP 29 de Azerbaïdjan , la voix de l’Afrique s’est élevée avec une revendication claire : les fonds destinés à faire face aux défis climatiques doivent être des subventions, et non des prêts. Cette position reflète un profond sentiment d’injustice face à une crise climatique principalement causée par les pays du Nord, mais dont les conséquences pèsent lourdement sur les pays du Sud.

Une aberration dans l’Accord de Paris

Mamadou Barry, Directeur exécutif de l’ONG Action Solidaire International (ASI) , a exprimé son indignation :« C’est une aberration ! Dans l’Accord de Paris, il n’est nullement mentionné que les financements climatiques peuvent être des prêts. Ces fonds étaient censés être des subventions. Nous ne comprenons pas sur quelle base, ni à partir de quel retournement de situation, ces subventions sont maintenant considérées comme des prêts. »

Pour lui, il est crucial que les décideurs africains restent fermes et n’acceptent pas cette nouvelle dynamique qui met en péril l’équilibre initial de l’accord.

« Nous interpellons également les donateurs : les financements climatiques doivent être des subventions. C’est une question de justice, pas de charité. »

Le climat, une question de droits humains

Sokhna Die Ka, Directrice régionale de Natural Justice, ajoute une dimension cruciale au débat : celle des droits humains. « Les changements climatiques sont en train de devenir une question de droits humains. Le principe de responsabilités communes mais différenciées, inscrit dans l’Accord de Paris, est aujourd’hui remis en cause. On place tout le monde dans le même panier de responsabilités, ce qui revient à dédouaner les pays du Nord de leurs responsabilités historiques. »

Elle rappelle que le droit à un environnement sain, consacré par une récente résolution des Nations Unies et inscrit dans la majorité des constitutions africaines, est fondamental. Pourtant, ce droit est négligé face à des politiques climatiques de plus en plus dictées par des intérêts économiques.

« Nous devons recentrer la COP sur une approche basée sur les droits humains. Les pertes et préjudices subis par nos populations ne sont pas négociables. Nous avons droit à un environnement sain et à une santé durable. »

Recentrer la COP sur les responsabilités historiques

Les participants aux discussions internationales, notamment à la COP, insistent sur la nécessité pour les pays du Nord d’assumer leurs responsabilités historiques. Ils rappellent que la crise climatique actuelle est le fruit de décennies d’industrialisation sans limites, menée par ces mêmes pays.

Les financements sous forme de prêts aggravent la vulnérabilité économique des pays africains déjà confrontés à des dettes croissantes. Ils entravent également leur capacité à mettre en place des solutions durables face aux impacts du dérèglement climatique.

Un appel urgent à l’action

L’Afrique, forte de sa position, appelle à une action immédiate et équitable : Les financements climatiques doivent rester des subventions, comme stipulé dans l’esprit de l’Accord de Paris. La COP doit reconnaître le droit à un environnement sain comme un pilier fondamental de ses discussions. Les pays du Nord doivent assumer leurs responsabilités historiques et contribuer équitablement au financement de la transition écologique mondiale.

L’avenir de millions de personnes, particulièrement vulnérables en Afrique, dépend de ces décisions. Il est temps de passer des paroles aux actes et de garantir une justice climatique véritablement inclusive et équitable.

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