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Entre 2014 et 2018, des découvertes importantes de ressources fossiles ont été faites au Sénégal, après de longues périodes de recherche. Elles ont essentiellement porté sur les blocs de Sangomar offshore profond, Saint-Louis offshore profond et Cayar offshore profond où PETROSEN et ses partenaires ont découvert du pétrole et du gaz naturel. Cette future exploitation des ressources pétrolières et gazières au Sénégal risque d’avoir un impact sur les communautés de pêcheurs vivant le long du littoral où les découvertes ont principalement eu lieu.

Déjà, dans la phase exploratoire, les communautés commencent à subir les contraintes relatives à cette exploitation. C’est le cas dans la région de Saint-Louis où la peur des communautés de pêcheurs est évidente en raison des premiers signes de transformation que sont l’interdiction de pêcher dans certaines zones autrefois riches en poissons, la raréfaction du poisson, les risques de navigation dans les zones de pêche qui accueilleront également les grands pétroliers. L’activité des populations est ainsi perturbée et génère des conséquences néfastes telles que la perte des moyens de subsistance, l’insécurité alimentaire et les migrations. En effet, une grande partie de la population dépend de l’aide humanitaire tandis que les jeunes, très expérimentés dans la navigation en haute mer, tentent de rejoindre les côtes occidentales pour trouver de nouvelles sources de revenus et des centaines d’entre eux perdent la vie en mer.

Il faut par ailleurs noter que, dans un effort pour assurer une gouvernance inclusive, participative et transparente du secteur, le gouvernement sénégalais a adopté une loi sur le contenu local et a également mis en place le COS Pétro Gaz. Cependant, il semble que les acteurs du secteur de la pêche et les communautés, en général, ne soient pas réellement informés de l’intérêt de ces instruments qui régissent en partie l’exploitation du gaz et du pétrole. Cela a forcément des conséquences sur le niveau d’appropriation de ces outils par les acteurs concernés.

Ce projet propose donc d’intervenir à trois niveaux.

  • D’abord, il vise à échanger avec les acteurs de la pêche à travers des consultations publiques pour recueillir  leurs préoccupations relatives à l’exploitation du pétrole et du gaz.
  • Ensuite, il propose de renforcer les capacités des acteurs pour une meilleure maîtrise des outils de plaidoyer par rapport à leurs problèmes.
  • Enfin, il vise à élaborer, avec les acteurs, une proposition de contenu local « sectoriel », spécifiquement arrimé aux préoccupations de leur secteur d’activité.

Résultats à long terme :

Le résultat à long terme qui est attendu est que les communautés impactées puissent bénéficier  d’une compensation et d’un contenu local adapté.

Objectifs à court terme :

  • Objectif 1 : Connaitre les contraintes des communautés et des acteurs du secteur de la pêche dans les zones d’exploitation
  • Objectif 2 : Renforcer les capacités des acteurs de la pêche ;
  • Objectif 3 : Elaborer une proposition de contenu local sectoriel adapté au secteur de la pêche

 Plan d’action :

Pour arriver à nos objectifs dans la mise en œuvre de ce projet, il sera question tout d’abord, d’impliquer tous les acteurs notamment les communautés de pêcheurs, les autorités administratives et locales, les compagnies privées et les organisations de la société civile  dans le processus. Ensuite, il faudra mettre à la disposition des acteurs cibles, des outils nécessaires pour pouvoir porter leurs propres préoccupations devant les décideurs. Enfin, il faudra une bonne communication autour des activités qui seront réalisées en impliquant fortement la presse.

 Contexte organisationnel :

En 2008, sur l’initiative de mouvements associatifs tels que PEACE (Plateforme des Etudiants Africains pour un Commerce Equitable), ASI a été créée pour promouvoir la défense des intérêts du monde rural et l’environnement. Elle a été reconnue en 2008 et a contribué à l’émergence de plusieurs jeunes leaders tels Dr Jean Marc Feusseum au Cameroun, Bertrand Olliang au Gabon, Dr Landry au Rwanda et M Mamadou Barry actuel Directeur Exécutif d’Action Solidaire International du Sénégal.

En 2013, ASI, a lancé le concept des universités de l’environnement et a réalisé la première édition en 2014 à Saint-Louis sur le thème « Impact des changements climatiques sur la pêche: quelles bonnes pratiques pour relever les défis? ». Elle a participé par ailleurs à beaucoup de réunions nationales et internationales sur des questions relatives à l’environnement et aux changements climatiques, à la gouvernance foncière et aux énergies renouvelables. En 2014, ASI a été membre du consortium « Réformons le foncier » de sept (7) organisations de la société civile dont Action Aid, Enda pronat, CNCR, IPAR, WILDAF et OXFAM. Dans cette coalition, ASI avait pour mission de plaider pour l’accès des jeunes au foncier. Elle a par ailleurs participé à la mise en œuvre du programme « gestion intégrée des zones côtière –  GIZC » avec ENDA  ENERGIE à Saint-Louis. Dans la même année, elle a réalisé le projet « Système D » portant sur l’éducation environnementale des jeunes financé par le Global Green Fund (GGF).  A l’issu des recommandations de la première édition de l’Université de l’Environnement, ASI a initié, un programme dénommé « Autonomisation économique des femmes à travers l’efficacité énergétique ». En 2015, le programme « Autonomisation économique des femmes à travers l’efficacité énergétique ».a bénéficié d’un financement du Centre des Energies Renouvelables et de l’Efficacité Energétique de la CEDEAO (CEREEC) dont la phase pilote a été réalisée à Bargny. En novembre 2015, ASI a organisé la deuxième édition de l’Université de l’Environnement à Foundiougne et à Dakar sur le triptite : « Changement climatique, Energie renouvelable et Genre ».

La participation à la COP21 de Paris a été une grande opportunité pour ASI de partager les conclusions et les recommandations issues de l’Université de l’Environnement. En 2016, le projet pilote sur l’autonomisation économique des femmes transformatrices de poissons à travers l’efficacité énergétique à Bargny financé par le CEREEC en 2015, a connu une nouvelle dimension. En effet, il est devenu un Programme d’Appui à l’Autonomisation Economique des Femmes transformatrices de Produits Halieutiques (PAAEF). Ce programme en cours s’est élargi à Khémbé, Sendou, Kayar…Le lancement du PAAEF a eu lieu en présence des partenaires comme le CEREEEC/CEDEAO, ONU/FEMMES, PROGEDE2 et ANER. Dans la même année, ASI en collaboration avec le PERACOD/GIZ, ENDEV et FASEN, a mis en œuvre le Projet d’étude d’acceptabilité et de faisabilité économique (marché) pour la mise en place d’une filière Foyer Amélioré institutionnelle au Sénégal. Ce projet dénommé « Ndiamala » visait essentiellement la vulgarisation des foyers institutionnels au Sénégal. Ce projet a été clôturé depuis décembre 2016 mais grâce aux résultats générés par le projet, un accord a été trouvé avec les partenaires pour poursuivre dans la vulgarisation et la mise en marché des fourneaux institutionnels avec un modèle de financement innovant.

En 2017, à la suite du constat de la faible connaissance des enjeux du changement climatique par les jeunes africains (rapport d’étude de la COP23), ASI a lancé le projet des clubs de changements climatiques au niveau des communes de Joal, Kayar et Taiba comme phase pilote avant de monter en échelle à travers , vingt (20) localités du Sénégal, avec plus de composantes notamment la formation et la sensibilisation, la mise en œuvre d’actions de lutte contre le changement climatique, des actions de plaidoyer. Vingt et un Clubs ont été installés et chacun a mis en œuvre au moins deux activités selon le contexte local. Parmi les réalisations au moins deux clubs ont initié des actions de recyclage des ordures générant des revenus. L’université des clubs de changement climatique organisé en avril 2019 a permis de faire la synthèse de l’ensemble des activités des clubs et d’ouvrir des perspectives intéressantes sur la promotion des emplois verts. Une plateforme nationale des clubs de changements climatiques a été mise en place avec les jeunes et l’ensemble des organisations qui les soutiennent. L’année 2018 est marquée par l’organisation du Forum Régional sur les Energies renouvelables en partenariat avec l’Alliance des Acteurs et Métiers des Energies au Sénégal (AMES)

Unicité

L’ONG Action Solidaire International (ASI) repose principalement sa stratégie sur l’approche communautaire qui consiste à identifier les difficultés auxquelles les communautés sont confrontées pour les accompagner à trouver des solutions de manière inclusive et participative. Cette identité de l’organisation fait qu’elle soit particulièrement adaptée à réaliser ces travaux proposés.

Durabilité et évolutivité dans le temps :

Ce projet requiert nécessairement le financement de PIE même s’il est attendu à l’avenir que d’autres bailleurs se joignent au projet compte tenu de son envergure et de ses enjeux. Il existe à ce propos une stratégie de mobilisations de nouveaux partenaires techniques et financiers qui sera graduelle en fonction de l’évolution du projet.

RISQUES ET ATTÉNUATION

Les chances de succès de ce projet :

  • Une appropriation du projet par les communautés ;
  • La mobilisation des organisations de la société civile ;

Les risques du projet :

  • Insuffisance des ressources financières ;
  • Calendrier électoral ;

Les mesures d’atténuation

  • Réduire les activités ;
  • Baisser l’intensité des activités ;